Les rizières font partie des paysages les plus emblématiques du continent asiatique. Sculptées à la main, irriguées avec précision, elles reflètent le savoir-faire et la patience des communautés rurales qui les façonnent depuis des générations. Mais au-delà de leur beauté, elles sont aussi vivantes, changeantes, et chaque saison leur donne une couleur, une lumière et une atmosphère différente. Du nord du Vietnam aux collines balinaises, des montagnes chinoises aux campagnes cambodgiennes, les rizières s’observent à différents moments de l’année, selon ce que l’on cherche à vivre : reflet, éclat, ferveur ou silence. Voici comment choisir la meilleure saison pour découvrir ce patrimoine agricole et culturel hors du commun.
Dans les premières semaines du printemps, les rizières ne produisent pas encore de riz. Mais elles offrent sans doute leur visage le plus poétique. L’eau afflue lentement dans les terrasses, les recouvrant d’une surface lisse et réfléchissante. Le ciel s’y reflète, les montagnes s’y dessinent. Tout est calme, presque silencieux. Les paysans s’affairent à préparer les sols, mais la saison n’est pas encore à l’effervescence. C’est dans les montagnes du nord du Vietnam, autour de Sapa, que l’on saisit peut-être le mieux cette ambiance suspendue. On rejoint cette région depuis Hanoï, en train de nuit ou par la route, avant de continuer vers les villages de montagne.
Les brumes s’accrochent aux versants, les matins sont encore frais, et l’on comprend pourquoi tant de photographes s’y rendent à cette période. À quelques centaines de kilomètres plus au nord, les rizières de Yuanyang, en Chine, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, révèlent aussi leur puissance esthétique entre février et avril. Depuis Kunming, il faut compter six à sept heures de route pour rejoindre les premiers points de vue. Le Cambodge, souvent oublié pour ses rizières, dévoile lui aussi des paysages ruraux authentiques à Battambang, dans l’ouest du pays. On y accède en voiture depuis Siem Reap en trois à quatre heures, et c’est en deux-roues ou à vélo que l’on découvre les étendues vert tendre bordées de palmiers.